Le samedi 13 avril 2024, Atena Farghadani, dessinatrice, peintre et militante des droits de l'enfant basée à Téhéran, a été violemment arrêtée par les forces de sécurité et emmenée à la prison d'Evin pour avoir collé l'un de ses dessins sur un mur.
Son procès a été retardé, mais la sentence est maintenant connue, comme on peut le lire dans différents médias.
C'est ce que rapporte le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CHRI), une organisation basée à New York :
"La caricaturiste Atena Farghadani a été condamnée à six ans de prison (cinq ans obligatoires si la condamnation est confirmée)*, deux mois après son arrestation devant la résidence du Guide suprême Ali Khamenei et les tortures qu'elle a subies de la part du Corps des gardiens de la révolution islamique. Elle a été jugée par la section 26 du tribunal révolutionnaire islamique pour "insulte aux valeurs sacrées et propagande contre l'État", a annoncé son avocat Mohammad Moghimi à X".
*(La peine est de cinq ans pour la première "infraction" et d'un an pour la seconde).
"Atena Farghadani a été persécutée pour avoir courageusement défié la répression de la République islamique", a déclaré Hadi Ghaemi, directeur exécutif de la CHRI. "La communauté internationale, en particulier les communautés artistiques, doit exiger sa libération immédiate.
Selon son avocat, sous prétexte d'infractions multiples, le tribunal a envisagé les peines les plus sévères pour ces deux chefs d'accusation.
Des organisations de défense des artistes telles que Artists at Risk Connection (ARC), PEN America, Cartooning for Peace, Cartoonists Rights et Freedom Cartoonists Foundation ont déjà condamné la détention et les mauvais traitements infligés à Atena Farghadani et exigé sa libération immédiate.
Les "visites" d'Athena à la prison d'Evin et dans d'autres prisons en Iran sont fréquentes.
Le 23 août 2014, elle a été arrêtée, interrogée et emprisonnée pour"diffusion de propagande contre le système","insulte aux membres du parlement par le biais de peintures" et"insulte au dirigeant suprême", ainsi que ses interrogateurs.
Il s'agissait d'une caricature satirique représentant un groupe de parlementaires sous la forme de différents animaux. Il risquait alors jusqu'à 12 ans et 9 mois de prison.
Finalement, la peine a été réduite à 18 mois d'emprisonnement par la cour de révision et, en mai 2016, elle a été libérée.
En 2023, elle a été à nouveau emprisonnée après avoir refusé d'accepter une caution.
L'humour en difficulté, un recueil de cas
Des cas de dessinateurs qui ont eu des problèmes plus ou moins importants à cause de leurs dessins ou illustrations satiriques. Il y a aussi des histoires d'autres personnes qui, sans être des dessinateurs, ont eu des ennuis pour les avoir partagées.
