
La chaleur monte d'un cran. Caricature du 08/10/2017 dans CTXT
La Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg a condamné l'État espagnol. Il est accusé de pratiques illégales lors de deux "retours à chaud" à la frontière de Melilla.
La Cour considère que le 13 août 2014, deux immigrants non identifiés qui avaient sauté la clôture de Melilla ont été renvoyés au Maroc. C'est ce qu'on appelle un"refoulement à chaud" et cela "implique une expulsion à caractère collectif", contraire à la Convention européenne des droits de l'homme.
Le jugement, qui n'est pas définitif, établit que les deux plaignants, N.D. du Mali et N.T. de Côte d'Ivoire. Ces personnes seront indemnisées à hauteur de 5 000 euros chacune.
En outre, le jugement indique que les requérants ont été expulsés immédiatement, "sans avoir eu accès au préalable à des interprètes et à une assistance juridique pour les informer des dispositions pertinentes du droit d'asile ou des procédures contre leur expulsion". Ainsi, il est souligné qu '"ils ont été privés de toute possibilité de recours" qui leur aurait permis d'accéder à une autorité judiciaire afin de "bénéficier d'un contrôle attentif et exhaustif" de leur demande avant leur expulsion.
Nier l'évidence
Comme à son habitude, le gouvernement nie les retours à chaud. Il tente de les réglementer en les incluant dans sa législation, à travers la figure du refus à la frontière, incluse dans une disposition de la loi sur la sécurité des citoyens. Cette disposition a entraîné une réforme de la loi sur les étrangers en 2015.
(*) Cela a poussé Nils Muiznieks, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, à exiger du gouvernement espagnol qu'il mette fin à la légalisation de ces refoulements. Il a déclaré qu'il ne faisait aucun doute qu'ils étaient contraires au droit de l'UE et de l'ONU et qu'ils pourraient créer un "précédent extrêmement négatif" pour l'ensemble de l'UE.(*) Gabriela Sánchez à Desalambre
"Ce serait le début de la fin du système d'asile européen", a déclaré M. Muiznieks en 2015
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